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Expérimentation Économiser l’azote minéral

En Champagne crayeuse, sept agriculteurs expérimentent des techniques visant à réduire la dépendance azotée de leurs exploitations.

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Diminuer la dépendance à l’azote minéral tout en maintenant un bon niveau de production et de qualité, tel est l’objectif du projet Auto’N, lancé en 2013 en Champagne crayeuse (1). Dans cette région où les sols minéralisent tard et valorisent faiblement les engrais, l’enjeu est de limiter les pertes économiques et les dégâts environnementaux liés à la volatilisation.

Nombreux leviers

Le projet s’est constitué autour de sept agriculteurs « pionniers », accompagnés par des conseillers techniques. Ensemble, ils ont repensé leurs systèmes de culture et testé sur leurs fermes des pratiques permettant d’économiser l’azote minéral. « Chaque agriculteur a mis en place des techniques différentes, adaptées à son objectif, indique Claire Cros, chargée de mission du projet Auto’N. Pour certains, l’objectif est d’atteindre le zéro azote minéral, quand d’autres veulent réduire leurs apports à moins de 110 kg par hectare et par an. Il n’y a pas de solution universelle. L’une des finalités de ce projet est que les agriculteurs apprennent à repenser l’azote. »

De nombreuses pistes ont ainsi été proposées et expérimentées. Parmi ces leviers, la production de légumineuses, en culture pure ou en interculture, occupe une place importante. Beaucoup d’exploitants de la région produisent déjà de la luzerne, ils partent donc avec un avantage dans la rotation. Certains agriculteurs ont introduit des cultures moins gourmandes en azote, comme le tournesol ou le chanvre.

Un autre levier est l’apport d’azote organique, via les vinasses de betteraves, les effluents d’élevage ou encore les digestats de méthanisation (lire l’encadré ci-dessous).

L’impact de ces pratiques sur les flux d’azote au champ a été mesuré au cours des campagnes 2016, 2017 et 2018. Globalement, les doses moyennes apportées par les agriculteurs du groupe Auto’N sont 30 % moins élevées que la moyenne régionale. Prochaine étape du projet : que ces techniques fassent tache d’huile !

Adèle Magnard

(1) Auto’N est piloté par la chambre régionale d’agriculture Grand-Est, l’Inra Thiverval-Grignon et l’association Agro-transfert ressources et territoires.

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